Témoignage d’un papa – Guillaume Beaulieu, père de Jacob Beaulieu, 7 ans, en rémission d’une leucémie lymphoblastique aiguë.

Tous les parents qui liront ce texte savent à quel point les mois, les années qui ont suivi l’annonce de la maladie ont été difficiles. La bombe qu’est le cancer pédiatrique en est une qui ne laissera personne indifférent. On se souvient, avec raison, de la dévastation qu’elle laisse derrière elle : Une vie personnelle à l’envers, une vie de couple quasi inexistante ou tendue, une vie professionnelle qui a été mise sure pause sans hésitation, une famille qui peut se sentir négligée, et, surtout, un enfant qui aura vécu des souffrances qu’un enfant ne devrait pas à avoir à vivre.

Pourtant, il est possible de trouver quelques lumières qui brillent au travers de cette noirceur qui menace de nous écraser. Elles ne brillent pas toujours toutes de la même force, et elles ne brillent même pas toutes en même temps, mais pourtant elles sont là. Je ne peux parler que pour moi évidemment, mais je sais que ces petites lumières brillent pour la plupart d’entre nous.

La première lumière, c’est la solidarité. De la famille, des amis, des divers organismes qui nous sont venus en aide, et même de la société en général. Peu après l’annonce de la maladie, une amie de la mère de mes enfants a décidé de partir une collecte de fonds pour nous venir en aide. Les dons ont afflué à une vitesse que l’on aurait eu du mal à imaginer. Des gens près de nous ont donné, mais aussi des gens que l’on n’avait pas vus depuis des années y ont participé sans même nous en avertir. Il y aurait tellement d’exemples à donner sur la façon dont nous avons été soutenus pendant les moments difficiles, mais je pense que chacun est capable de se trouver des exemples chez soi.

La deuxième lumière pour moi a été le travail acharné, tellement professionnel de tous ceux et celles qui ont sauvé la vie de Jacob. Jacob qui ne voulait rien, mais rien savoir des infirmières, médecins, intervenants qui lui venaient en aide. Il leur faisait la baboune quand ils le saluaient, criait de sortir de sa chambre, refusait de les écouter et ainsi de suite. Pourtant, personne n’a abandonné. Les infirmières n’ont jamais arrêté de lui faire des blagues et les médecins faisaient des courses avec lui. Pas une fois nous n’avons senti que Jacob dérangeait ou que les intervenants n’avaient pas envie de le voir. Cette chaleur nous a toujours donné espoir, et même aujourd’hui, toutes les attentions envers Jacob continuent de nous émerveiller.

La dernière lumière que j’aurais eu envie de partager est peut-être plus personnelle à Jacob. Il est encore en vie grâce à la recherche. Il a eu droit à un traitement expérimental, le premier enfant au Québec à y avoir eu droit. Il y a à peine 2 ans, Jacob aurait eu besoin d’une greffe pour survivre, procédé complexe, très inconfortable et incertain (même si la recherche continue de progresser dans ce domaine).   Jacob est donc un petit miraculé de la recherche, et jamais nous n’oublierons le travail acharné des chercheurs qui lui ont sauvé la vie.

En conclusion, Jacob a maintenant 7 ans et demi. Il amorce maintenant sa deuxième année avec beaucoup d’amour pour les mathématiques, les bonnes blagues, mais surtout de la vie. Toujours enjoué, prêt à rire de tout et de rien, amoureux du soccer et de sa famille, il n’a peur de rien et ne recule devant aucune épreuve avec toute la vie devant lui. Il rêve (pour l’instant) de devenir vétérinaire ou d’avoir son animalerie pour qu’il puisse vivre sa passion d’être avec des animaux. Rien de trop beau pour fiston.

Et ça, ce n’est pas une lumière.

C’est un soleil.

– Guillaume Beaulieu, papa de Jacob

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